Les autorités militaires brésiliennes et, en particulier l'admirable Général Rondon, ont d'ailleurs compris ce rôle de premier plan à jouer par l'Armée dans cette grande oeuvre de pénétration vers les terres Sertanèjes.
A mon sens même, dans les conditions actuelles, la mission civilisatrice dépassant la mission purement militaire, doit être considerée comme un des facteurs déterminants de l'organisation et du stationnement des grandes unités et des corps de troupe, ainsi que de la formation professionelle et morale des cadres.
L'action de l'Armée peut s'exercer dans de nombreux domaines, et tout particulièrement dans les travaux publics (routes, ponts, chemins de fer), dans l'organisation des transmissions et des liaisons, dans la cartographie, dans l'assistence médicale. Les militaires peuvent même collaborer, pour l'administration des territoires les plus reculés, avec les autorités civiles souvent trop eloignées pour travailler utilement.
L'Armée brésilienne a commencé à entrer dans cette voie; ses unités du génie construisent des routes, des chemins de fer et des lignes télégraphiques dans certaines régions frontières, elles exploitent des postes radios; ses escadrilles d'aviation assurent des liaisons périodiques avec l'interieur. Enfin, elle a désigné un officier general pour étudier les questions concernant le peuplement et le développement des zones frontières.
Il serait souhaitable qu'elle continuât cette oeuvre première en lui donnant plus d'ampleur.