avec vous! Le temps de Pétropolis approche et, là, je suis plus à moi-même.
Je ne vous parle pas de la société actuelle, car il vaut mieux s'y résigner. Ce que j'aurais à vous en dire, ne ferait qu'augmenter votre pessimisme. Que chacun travaille à l'améliorer selon ses meilleurs moyens!
J'espère pouvoir vous écrire à Pétropolis une longue lettre sur votre livre où il y a beaucoup à apprendre sous une forme qui souvent ne promet pas autant.
Qu'une lettre plus réjouissante pour l'Ami m'arrive bientôt de vous et ne craignez jamais de confier vos chagrins
à Votre tout affectionné
D. Pedro d'Alcântara.
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Gobineau à D. Pedro II
Rome, 29 décembre 1880.
Sire,
Avec quel plaisir infini j'ai reçu la lettre du 23 novembre de Votre Majesté! Je vois que l'Empereur mène toujours le même genre de vie et, s'il y a beaucoup de choses de trop ou qui ne sont pas aussi adoucies que leur nature un peu sèche voudrait qu'elles le fussent; en somme, l'habitude, et la ferme résolution qu'en a Votre Majesté, réússit à faire tout passer, ce qui est le point principal. L'Amiral Duperré me dit qu'un savant, Monsieur Collin, membre des Académies de Bruxelles et de Turin, et qui est quelque chose aussi à l'Académie des Sciences à Paris, a eu l'honneur d'adresser à Votre Majesté par l'entremise du Baron d'Itajubá, un livre fort bien fait sur les plantes médicinales du Brésil. Il souhaiterait bien vivement une décoration de Votre Majesté et l'Amiral Duperré me dit qu'il en est digne. Je me rends donc à la prière que me fait mon ami de tous les temps, en transmettant cette prière à l'Empereur.