nouvelles de Votre Majesté et je trouvais le temps un peu long. Je voudrais écrire plus souvent et mieux, mais mes yeux ne me laissent pas toute liberté. J'espère que cela reviendra. Je vais écrire à Madame Wagner et je ne manquerai pas de faire la commission de Votre Majesté. On ne donnera pas encore Parsifal cette année. Mais on va donner le Ring der Niebelungen au mois de mai à Berlin. Je devais y aller avec les Wagner mais c'est un peu trop pour moi. Je ne les verrai qu'au retour à Bayreuth, où j'irai aussitôt qu'ils vont y revenir. J'ai fini la troisième et dernière partie de l'Amadis, mais il faut encore la corriger et de cela je ne peux pas dire que c'est peu de chose. J'imagine que je peux m'attendre encore à des difficultés. Cependant le point principal est fait. Les choses sont tristes en Europe comme le voit Votre Majesté. Tout cela finira certainement mal et pour tout le monde. Cest l'inconvénient de vivre dans un temps d'épuisement et de décadence. Je ne vois pas comment on pourrait se tirer d'affaires...
Je suis bien reconnaissant à Votre Majesté du portrait. J'avoue, cependant, que j'aime toujours mieux celui de Saint-Pétersbourg...
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D. Pedro II à Gobineau
Rio, 8 mai 1881.
Gobineau,
Votre lettre du 22 mars m'a donné la bienvenue à mon arrivée de Minas. Une des provinces de plus d'avenir quand il y aura de bonnes routes qui la relieront avec le reste du monde d'une manière facile. Cependant l'aorte du chemin de fer y est déjà entrée et commence à s'anastomoser. Je vous en parlerai bientôt um peu longuement. Lisez ce que St. Hilaire en a dit dans son voyage si intéressant. Ses réflexions servent encore aujourd'hui.
Allez à Bayreuth et jouissez de ce dont je n'ai joui que peu dant trop peu de temps.
J'attends la dernière partie de votre Amadis avec impatience.