CAPÍTULO XV
Gobineau à D. Pedro II
Rome, 8 février 1882.
9 Via Solferino.
Sire,
J'ai reçu hier la lettre de Votre Majesté du 7 janvier. Je suis plus reconnaissant que je ne peux dire de tout ce que Votre Majesté m'écrit de bon et d'affectueux à l'occasion de la nouvelle année! Votre Majesté ne saurait douter de la sincérité de tous mes voeux pour son bonheur constant et ce que Votre Majesté me dit de la santé et de la grâce des jeunes princes me donne une satisfaction que je ne pourrais dire.
J'espère que l'Empereur a reçu et lu les livres nouveaux qui l'intéressent, entr'autres celui de Renan sur Marc-Aurèle. Il a eu la bonne grâce de me l'envoyer. Mais je suis obligé d'avouer que j'ai trop peu d'admiration pour Marc-Aurèle, ses phrases et ce fond de cuistrerie qui forme le caractère et le bien de ce temps où il a vécu. Ce ne sont pas plus des choses pour ma sympathie que tous les Antonins du monde et les temps où ils ont vécu. Je suis un homme du Moyen Âge et j'y reste. J'aurai aussi vu avec plus d'édification que Renan, Taine et Maury eussent eu la simple idée, en faisant des livres avec les miens, eussent eu l'honnêteté de le dire. Mais ce n'est pas du temps. Je le mettrai dans la préface de la prochaine édition de l'Inégalité des Races. Je crois qu'il est temps d'en faire une autre. On vend, en ce moment à Rome, au profit du libraire, un exemplaire des Races pour cent francs. Mais moi je n'ai guère profité de cela. Didier l'éditeur de trois de mes livres, Les Religions et les philosophies dans l'Asie Centrale, les Nouvelles Asiatiques et Ottar-Jarl m'annonce qu'il a tout