D. Pedro II e o Conde de Gobineau (correspondências inéditas)

D. Pedro II à Gobineau

Rio, 22 août 1881.

Gobineau,

J'ai été aussi content de recevoir votre lettre du 10 juillet, surtout parce que vous y vois l'activité d'esprit que je vous connais.

Vous veniez cependant d'admirer à Berlin le Ring der Niebelungen et de reconnaître que les belles choses peuvent encore produire de l'enthousiasme. Vous étiez aussi à Chaméane qui doit être charmant, surtout à cause des qualités si estimables de la châtelaine.

J'ai lu un de ces jours-ci quelques pages de Froissard pour que votre ami ait ainsi, quoique par rêve, une petite part dans vos jouissances de tout ce qui est beau. C'est un excellent endroit pour écrire vos nouvelles féodales qui doivent être aussi émouvantes que celles de l'Asie. Les temps mérovingiens se présentent peut-être à mon esprit à travers le souvenir de la lecture de l'ouvrage admirable de Thierry qui m'a presque enchanté, mais je ne puis pas oublier le caractère de ces rois et de Frédégonde surtout, qui était bien personnel.

Avez-vous lu les derniers livres de Victor Hugo? On ne peut qu'admirer la vivacité de ce vieillard et il y a beaucoup de véritables poésies.

On annonce la publication prochaine du
Marc-Aurèle de Renan, et je l'attends avec impatience. Ce nom là me rappelle que j'ai enfin trouvé l'ouvrage de Caussin de Perceval que vous m'aviez indiqué. Je vais le lire quand j'aurai plus de loisir.

Adieu! À tantôt du moins par le désir que j'ai de causer avec vous, comme aux dimanches de St. Christophe. Ma fille est bien sensible à votre souvenir.

Je vais inaugurer un de ces jours-ci le trafic du chemin de fer de Rio à St. João d'El-Rey, Ouest de Minas. Ce sera l'affaire de quatre journées loin de St. Christophe. J'aime beaucoup ces fêtes là quoiqu'elles me distraient de mes occupations favorites.

Votre tout affectionné

D. Pedro d'Alcântara.

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