D. Pedro II e o Conde de Gobineau (correspondências inéditas)

m'avait fait faire des compliments de ma Pia. Mais à quoi cela me sert-il? Tous les gens de métier font plus de bruit et sont actifs contre moi. Les gens du monde qui les entendent, sont charmés de se persuader qu'un homme du monde est naturellement incapable de faire quelque chose de beau. On me donne des compliments dont je ne me soucie pas, mais à part quelques portraits payés le moins possible, on croirait compromettre son goût en me commandant quelque chose. Le marbre est très cher pour que je puisse le faire sans qu'on le paye, de sorte que la morale de mon histoire est que je renoncerai à la sculpture. La statue de la Mime est trouvée belle et je m'en réjouis puisqu'elle plaît à Votre Majeste et lui appartient. Ce sera ma seule statue puisque je ne puis en faire d'autres. Le monument que j'avais fait de deux grandes figures, le duc de Melzi qui me l'avait commandé, s'étant remarié, n'a plus voulu le prendre pour obéir à la seconde femme... et avec mille ennuis et des pertes, je l'offre au duc d'Ajuda. Le comte de La Tour lui en portera la photographie et si je lui vends à vil prix, j'en débarrasserai mon atelier et rendrai l'atelier au propriétaire et c'est bien fait. De sorte que je ne suis pas trop content de se côté là. Si je considère l'autre côté, je crois que Plon ni aucun éditeur n'a voulu faire une seconde édition de l'Essai sur l'Inégalité des Races. De plus, Plon m'avertit que les livres d'Histoire ne se vendent pas et qu'il ne pourrait m'en prendre. Il ne voudrait que des Romans "ni bons ni mauvais", c'est son expression; pas l'Assommoir, sa dignité ne le lui permet pas; mais pas la Prison d'Edimbourg, personne ne le voudrait lire. L'Amadis ne va qu'à un trop petit nombre de lecteurs, naturellement, de sorte que pour publier la seconde et la troisième partie, il faudra que j'en fasse les frais comme pour la première. C'est le moindre mal mais ce qui est sérieux, c'est que les éditeurs ne s'occupent guère des livres ou' ils n'ont pas d'argent engagé. De tout cela résulte-t-il que je sois abattu? À Dieu ne plaise. Pas le moins du monde! Mais je trouve un peu que la vie est dure. Cela ne m'empêchera nullement de finir la troisième partie de l'Amadis à laquelle je travaille, et l'honneur d'avoir fait un poème de 18 à 20 mille vers sur la société du Moyen Âge et sa suite par la société moderne me restera.

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