Jean-Baptiste Debret

aussi "obscurs" que "sombres" et aussi "sombres" que "noirs" du nouveau Don Quichotte, monte sur un appui-main! Enfin M. Le Breton arrive, tout change de face; on part. Vers la fin de la traversée notre héros se rapproche de notre Directeur et l'ensemble se rétablit. M. Le Breton est reçu à son arrivée avec considération chez toutes les autorités. M. T. qui veut toujours écrire nous fait signer une lettre de remerciements à M. le Chevalier de Britot dans laquelle il fait l'éloge de M. Le Breton). Premier dou qui s'enfonce dans le pied, notre champion évincé! Ici la scène se rembrunit. Le soleil éclaire le jour funeste oiì j'eus l'honneur de faire les croquis d'après nature de la famille Royale pendant une revue qui se fit a Praya Grande. Deux heures après on apprit à Rio de Janeiro qu'un artiste français qui était à la revue avec M. Le Breton avait fait en quelques minutes le portrait en pied de leurs Majestés. Oh douleur! Oh desespoir! Oh rage! La famille T. assemblé juge que cette protection exclusive que l'on m'accorde est une insulte faite à la personne de son chef comme membre de l'Institut de France et à son talent de peintre de gente. La lune seule a su les complots de projets de vengeance que l'on a medite pendant la nuit qui a suivi cette fatale journée. Le lendemain on s'est mis en batterie, tous quittent la maison et se répandent dans la ville en éclaireurs pour y semer des petites confidences capables de lui faire beaucoup d'ennemis, enfin chacun travaille de son mieux. Pendant ce temps M. Le Breton finissait son projet d'organisation, il le présenta, il fut lu et approuvé de tous les gens éclairés qui furent admis en entendre la lecture. Les ministres commencèrent à entendre quelques rapports desavantageux sur M. L. B. mais accoutumés aux effets de la médisance, et de la calomnie même, cela ne fit aucun effet. L'arrivée du duc de Luxembourg enhardit la troupe prête à saisir tous les propos. C'est alors que l'on fit circuler \l,'epithète de prêtre marié avec la certitude d'être soutenus, ce qui drriva, et fit infiniment de peine à M. Daraojeau (ministre qui aime beaucoup les arts et protege l'expédition), il sentait la force du coup que cela portait dans l'opinion du Roy, on suspendit notre affaire. M. T. augura si bien de ce silerice qu'il s'ouvrit à la première visite qui daigna lui faire M. le Duc et lui demanda tout bonnement sa protection pour lui faire obtenir la place de Directeur et celle de secrétaire pour un de ses fils, ce que fit très mauvais effet dans l'esprit de M. l'Ambassadeur. Cela se répandit bientôt et amena des éclaircissements. Le "Père Don Bazile T..." trouvant que son antagoniste avait la vie dure, résolut pour le perdre tout à fait de faire répándre

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