toutes les sympathies, d'être vraiment un ami du pays. Il apprit ainsi à connaître les habitants, il éconta les histoires, il nota les expressions, les mots locaux.
Il se trouva que ce français n'etait pas seulement un bon observateur mais un excellent conteur, un de ces narrateurs comme on en connut à l´époque des Troubadours, sachant décrire avec verve et couleur, et sourtout avec minutie. Les titres même des chapitres ont un cachet d´ancien récit "Compensations qu´apporte l´usage du "mate" aux misères et duretés de la vie dans le campagnes semi-désertiques" - "Reflexions pessimistes du `Capitãozinho´ sur l´avenir de sa tribu".
Mr. Rivausseau était à ce point observateur qu´il devint, sans étude préalable, dessinateur et peintre, mais à sa manière, en dehors de toute école, avec sa minutie coutumière. Il fit des peintures qui rappellent des modèles de la fin du Moyen-Age; ou l´on peut compter chaque feuille, chaque brin d´herbe, peintures qui sont presque des tapiseries au point, mais qui rendent étonnament et comme par stylisation la nature étrange du centre brésilien.
On est saisi par la vue de ce "Carandazal", aux troncs de palmiers serrés entre lesquels se glissent les boeufs porteurs; on reste ému devant la vue de ces trois Indiens vaguement européanisées, de cette femme indienne courant dans le prairie pour essayer de sauver son mari.
Mr. Rivasseau est un artiste sans le savoir.
D´ailleurs il faut bien le dire, la plus curieuse découvert que l´on fera en lisant ce livre sur le Mato Grosso c´est celle de l´auteur lui-même.
Imaginez un de ces excellents fonctionnaires en retraite, vivant sagement dans quelque petite sous-prétecture de France en une maison bien rangée, mais ici, c'est un